Cinéaste: Bertrand Tavernier et le polar

Parce qu'il commente avec passion le cycle polar sur Arte et surtout parce que le prochain festival du policier de Beaune lui rend hommage cette année, revenons sur l'aspect polar d'un des cinéastes les plus éclectiques :

Grand fan de polar, il aborde toujours le genre de façon détournée pour y amener sa touche personnelle. Dés son premier long métrage dans les années 70, "L'horloger de Saint Paul", adapté d'un roman de Georges Simenon, Tavernier s'intéresse à cette histoire de jeune homme accusé de meurtre sous l'aspect social à travers le portrait du père de l'assassin :

Prix Lous Delluc 1974

Dans les années 80, en adaptant sous le titre "Coup de torchon" le polar américain "1075 âmes" de Jim Thompson et en transposant le récit dans l'Afrique coloniale, Tavernier fait encore plus preuve d'audace. En posant son regard sur cette période de notre histoire, Tavernier dresse une galerie de portraits particulièrement peu reluisants de la nature humaine. Ses comédiens (brillant casting) s'y donnent à cœur joie, son acteur fétiche Philippe Noiret en tête :

Dans les années 90, Tavernier tourne 2 polars majeurs, "L627" sur la brigade des stups, un film tourné comme un documentaire, constat amer d'un police en manque de moyens et "L'appat", portrait cruel d'une jeunesse en manque de repères, film inspiré d'un fait divers réel :

Ours d'or à Berlin en 95

Finalement, il faut attendre la fin des années 2000 pour que Tavernier réalise un pur polar en adaptant "dans la brume électrique" de James Lee Burke. Ambiance poisseuse de l'Amérique raciste de la Louisiane, enquête complexe et personnages évoluant en eaux très troubles et le portrait d'un détective campé avec maestria par Tommy Lee Jones :

Grand prix du festival policier 2009