Almodovar signe à plus de 70 ans son premier film aux Etats-Unis et force est de reconnaître que ce changement géographique ne se ressent aucunement dans son style. On retrouve la beauté de ses couleurs pétantes qu'il
affectionne, la belle musique qui nous transporte de son compositeur attitré et le plaisir de magnifier ses actrices. Il retrouve Tilda Swinton et filme son étrange visage avec une constante émotion. Face à elle, Julianne Moore, lumineuse comme toujours ou ici comme jamais livre une poignante prestation. Sur le fond, le cinéaste espagnol nous parle d'un sujet très douloureux avec une délicatesse qu'on lui avait connu dans ses grands mélos espagnols. "La chambre d'a coté" est un film dur mais tellement beau, Almodovar reste un cinéaste majeur de son époque.